À la Une: une semaine après les émeutes urbaines, la presse française prend du recul
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Et c’est la géographie de ces violences sur laquelle se penchent La Croix et Le Monde, en partant de ce constat : la carte des émeutes de 2023 n’est plus celle des « banlieues chaudes ». « Si la France n’en est pas à sa première vague de violences urbaines, constate Le Monde, celles-ci n’avaient jamais été aussi étendues ni généralisées, des plus grands centres urbains aux plus petites agglomérations. »« 553 villes ont été touchées », précise La Croix. Le quotidien note que « cette carte ne coïncide que très partiellement avec celle des quartiers sensibles, d’une part, et avec celle des émeutes de 2005 d’autre part ». Et surtout, cette carte évolue au fur et à mesure des nuits d’émeutes. Lors de la première, « les violences se concentrent sur la banlieue parisienne », souligne Le Monde, avant de s’étendre vers des villes plus petites le lendemain. Grenoble, Rennes, Beauvais mais aussi Évreux ou Alençon, « les villes moyennes, c’est inédit, sont elles aussi touchées ».À Vernon, Migennes ou Oyonnax, des incendies ont ciblé les institutions et des tirs de mortier ont visé les forces de l’ordre. Pour La Croix, un professeur de sociologie livre son analyse : « Les villes éloignées des métropoles connaissent les mêmes phénomènes de ségrégation urbaine. Les conditions de vie y sont parfois encore plus difficiles mais comme ces quartiers sont plus petits, ils retiennent moins l’attention des pouvoirs publics ».Une évolution des cibles des violencesAvec un phénomène nouveau selon La Croix : « Les scènes de pillages dans les centres-villes ». Pour le quotidien, « ces actes seraient davantage le fait d’une jeunesse des quartiers qui se sent ostracisée ». Sur les réseaux sociaux, observe Le Monde, « la gravité et la colère des premières heures s’estompe au profit d’une certaine jubilation devant les "dingueries" des uns et des autres ».« Pourquoi l’étincelle de la colère met-elle le feu à telle cité et pas à telle autre ? », se demande La Croix. Le sociologue Michel Kokoreff, cité par le journal, remarque que « la situation a très vite dégénéré en région parisienne dans des villes comme Asnières ou Mantes-la-Jolie, où la situation est notoirement très dégradée entre les jeunes et la municipalité ».« Il ne faut donc pas », selon lui, « sous-estimer les dynamiques locales, l’importance des relations entre les villes, les associations et la population ». « Un point sur lequel insistait, en 2018, le rapport de Jean-Louis Borloo enterré par Emmanuel Macron », conclut La Croix.Début des vacances sous le signe de l'inflation« Pouvoir d’achat, sur la route des vacances pas chères », titre Le Parisien-Aujourd’hui en France pour qui « la hausse des prix et le nouveau calendrier scolaire bousculent les habitudes estivales des familles, qui cherchent à éviter la période mi-juillet, mi-août ».Il y a donc ceux qui partent plus tôt, comme Xavier, 45 ans, déjà dans la baie de Somme pour les vacances. Ses quatre enfants ont « fait l’école buissonnière », précise Le Parisien. Bonne pioche selon le père de famille, qui dit avoir bénéficié de promos et de prix très intéressants. Résultat, constate une fédération d’entreprises de voyage : on observe « une meilleure répartition des vacances sur les trois mois d’été ».Le problème du sur-tourisme dans certaines régionsPorquerolles, Bréhat, le Mont-Saint-Michel… Le Figaro s’intéresse à ces fleurons touristiques français qui « cherchent la parade face à la sur-fréquentation ». Le quotidien prend l’exemple de Gordes, dans le Vaucluse, « ses calades ruelles typiques du Luberon, son panorama époustouflant, son abbaye cistercienne et ses odeurs de lavande ». Le tout quelque peu gâché par « un trop grand nombre de voitures, de touristes, de pauses photos instagrammables ».Comme d’autres destinations touristiques en France, Gordes est victime de son succès, « classé plus beau village du monde par un magazine américain ». Résultat : un million de touristes se pressent chaque année dans ce petit village de 2000 habitants. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres... En Gironde, Le Figaro constate « la face sombre d’une côte d’azurisation à grande vitesse à coups de paquebots géants, de jet skis et de hausse des prix ».Tout n’est pas perdu pour autant, à en croire Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du Tourisme citée par le quotidien : « Si l’on veut désengorger les sites trop fréquentés, il faut faire émerger d’autres destinations touristiques. […] La France regorge de magnifiques endroits que les locaux connaissent bien, et les étrangers pas du tout ». Reste donc à les faire connaître, mais pas trop non plus !