À la Une: pour un nouveau pacte financier mondial

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C’est l’intitulé du sommet qui s’ouvre ce jeudi à Paris au Palais Brongniart. Tout un symbole, pointe Libération : « Pendant 172 ans, les colonnes néoclassiques du palais Brongniart ont entouré le siège de la Bourse de Paris, jusqu’à sa fermeture en 1998. Deux jours durant, aujourd’hui et demain, elles redeviendront les gardiennes de la finance. Verte et solidaire, cette fois, s’exclame Libération. Emmanuel Macron y accueille une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement à l’occasion du sommet pour un nouveau pacte financier, dernier-né des raouts planétaires convoqués à Paris par le président de la République. Près de deux tiers des invités qui ont répondu présents à l’invitation sont des dirigeants de pays africains, relève le journal. Leurs économies ont été percutées de plein fouet par la pandémie de Covid-19 et beaucoup ne s’en sont jamais relevées. Les mécanismes classiques de solidarité internationale n’ont pas suffi à amortir le choc, les dettes publiques ont explosé, laissant plusieurs pays financièrement exsangues. Le sommet du palais Brongniart – auquel participeront aussi le président brésilien Lula et le prince saoudien Mohammed ben Salman, en visite à Paris – a donc pour vocation, pointe encore Libération, de créer un "choc de financement", selon l’expression d’Emmanuel Macron, à destination des États les plus vulnérables. »► À lire aussi : Taxe, dette et promesses: ce qui est attendu au sommet pour un Nouveau pacte financier mondialUn nouveau cadre de solidarité entre Nord et SudPour Le Monde, ce sommet est absolument nécessaire : il faut, écrit-il, « un nouveau cadre de solidarité entre le Nord et le Sud : alors que l’aide au développement a trop souvent pâti d’engagements non tenus, la dynamique du sommet de Paris devra s’inscrire dans la durée en se fixant des points d’étape chiffrés et des évaluations régulières des réalisations. (…) Sa vocation première, précise Le Monde, consiste à enclencher une dynamique de réformes que doivent porter et relayer le G20, la COP28 et les grandes institutions internationales. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international doivent ainsi prendre plus de risques dans leurs programmes de financement, tout en incitant, par des systèmes de garantie, les acteurs privés à davantage investir dans les pays pauvres. L’idée d’une fiscalité internationale pour répondre à des problématiques qui sont mondiales doit également faire son chemin. (…) Il ne s’agit en rien de faire la charité ou de se donner bonne conscience, relève encore Le Monde. Certains chantiers climatiques dans les pays pauvres peuvent avoir un effet de levier spectaculaire pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Sans une prise de conscience de la nécessité d’une solidarité globale dans l’intérêt de tous, la communauté internationale court à l’échec aussi bien sur la pauvreté que sur le climat ».Macron : « Celui qui parle à tout le monde… »C’est donc Emmanuel Macron qui a initié ce sommet. Le président français n’aime rien tant que donner l’impulsion. C’est du moins l’analyse du Figaro : « Avec cette rencontre du "Sud global", Emmanuel Macron s’inscrit dans la tradition française, pointe le journal, de De Gaulle à Chirac, du refus d’alignement sur un bloc. La volonté de ne pas opposer le "tiers-monde" comme on disait autrefois, aux pays "développés" est son obsession. Macron, que certains thuriféraires imaginent encore en prétendant sérieux au prix Nobel de la paix, aime à se présenter comme celui qui "parle à tout le monde", pour ne pas dire le seul à pouvoir le faire. C’est ce qu’il prétend sur l’Ukraine en ayant cherché à continuer à parler à Poutine autant qu’il le pouvait. (…) Enfin, conclut Le Figaro, même s’il sait que l’activisme sur la scène internationale fournit rarement des dividendes sur la scène nationale, Emmanuel Macron ne se prive pas de ce déploiement qui lui permet de se détacher d’un front intérieur où il reste en partie encalminé. »► À écouter aussi : Najat Vallaud-Belkacem: «La Banque mondiale pourrait prêter trois fois plus qu'elle ne le fait»Les actes doivent suivre !En tout cas, pourvu que ce ne soit pas un nouveau sommet mondial pour rien, soupirent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « Redire qu’il faut en faire beaucoup plus parce qu’on n’en fait pas assez ne fera jamais avancer les choses si les actes ne suivent pas. Et ne rien promettre d’autre finalement que de s’engager à respecter de vieux serments déjà dépassés résume le fond de la pensée, avec en filigrane la volonté de ne surtout pas renoncer à cette utopie dévastatrice qu’est la croissance sans limite. (…) Avant, la maison brûlait et nous regardions ailleurs, comme disait Jacques Chirac. Aujourd’hui, la maison est toujours en flammes, mais désormais nous la regardons brûler, nuance. »

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