À la Une: le «pacte vert» européen sur la sellette
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« Des vents contraires soufflent sur la politique climatique de l’Union européenne, relève Le Figaro. Les députés européens doivent statuer ce mercredi sur une motion de rejet contre la loi emblématique sur la protection de la nature. Une motion portée par la droite du PPE [Parti populaire européen, NDLR] associée à l’extrême droite. Derrière ce vote, c’est le "Green deal", le grand plan stratégique lancée par Ursula von der Leyen pour faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone en 2050 qui est mis en péril. »Alors que prévoit ce « Green deal » ? « Présentée il y a un an, cette loi porte sur la biodiversité, pointe Le Figaro. Elle retranscrit dans le droit de l’UE l’accord de Montréal, notamment l’obligation de restaurer les surfaces terrestres et les fonds marins dégradés. Elle prévoit aussi que les zones "à haute diversité" représentent 10% des terres agricoles à l’échelle de l’UE ou encore l’obligation pour les États membres de mettre un terme au déclin des insectes pollinisateurs puis d’étoffer ces populations. »Un texte trop contraignant ?Pour la droite européenne et l’extrême droite, ce texte va trop loin. Elle se disent « convaincues entre autres qu’il obligerait les agriculteurs à geler 10% de leurs terres ou qu’il nuirait au développement des énergies renouvelables. "Restaurer la nature ne doit pas signer l’arrêt de mort de toute production économique, industrielle, forestière et agricole en Europe", s’inquiétait hier une eurodéputée LR-PPE. »À lire aussiLoi sur la restauration de la nature: écologistes et agriculteurs s'opposent devant le Parlement européenEt Le Figaro d’abonder dans ce sens : « Chaque nouveau texte proposé par la Commission pour parvenir à sauver la planète se traduit par de nouvelles contraintes, dépenses, habitudes, qui menacent, irritent, braquent… (…) Les Vingt-Sept doivent avancer, bien sûr, mais en tentant par tous les moyens de rechercher le juste équilibre entre vitesse de changement et capacité des entreprises et des citoyens à l’absorber. N’est-il pas temps, s’interroge Le Figaro, d’envisager une autre stratégie, de privilégier la responsabilité de tous les acteurs, plutôt que de vouloir les étouffer dans des carcans réglementaires délirants ? »« La survie de la nature a un prix »Libération affiche une tout autre opinion… « Records de températures caniculaires, violents orages, incendies de forêt monstrueux, destruction des abeilles, assèchement des nappes phréatiques, inondations tragiques, disparition des papillons, glaciers fondant à toute vitesse en Suisse, villes devenues invivables en Espagne, fleuves asséchés en Italie, stress thermique extrême en France… Tous ces phénomènes catastrophiques, allant bien au-delà des scénarios envisagés par les spécialistes, sont liés à l’impuissance politique face à la surexploitation de la nature. D’où l’importance primordiale du projet présenté au vote du Parlement européen ce mercredi. »Alors certes, pointe Libération, « la survie de la nature a un prix ». Toutefois, « celui-ci risque d’être cent fois plus élevé si nous ne faisons rien. Mais dire la vérité est au-dessus des forces de ces élus (européens de droite) qui entendent bien bloquer le projet. (…) On imagine l’effet désastreux d’un rejet de cette loi sur les négociations environnementales de l’UE avec la Chine et les États-Unis. Et on n’ose imaginer son effet sur nos sols, nos lacs et nos forêts, ou du moins ce qu’il en reste ».Pour l’écrivain et Prix Goncourt Alexis Jenni, interrogé par Libération, « les forêts partent en fumée mais Bruxelles continue de freiner. (…) On ne peut plus baisser la tête. Face à la sécheresse durable, il est temps d’agir, affirme-t-il, malgré le blocage d’acteurs économiques qui refusent de brider le libre jeu du marché ».Feux, sécheresse et records de températuresLes feux de forêt : c’est la hantise des habitants de Gironde. « Un an après les grands incendies de 2022, les plaies sont toujours à vif, note Sud Ouest. 640 feux s’étaient déclarés dans le département à partir du 12 juillet dernier, avec notamment près de 20.000 hectares partis en fumée dans la seule commune de Landeras. Aujourd’hui, relève encore Sud Ouest, les habitants ne commémoreront pas cet épisode traumatisant, encore trop vif. »Enfin, autre illustration du changement climatique dont les effets sont quasi-quotidiens, de plus en plus de rivières ne coulent plus dans le nord de la France. « Cote d’alerte et cours d’eau à sec », s’exclame La Voix du Nord en première page. « Trop chaud, le mois de juin a également été trop sec », relève le journal qui constate d’ailleurs que ce mois de juin 2023 a été « le mois le plus chaud jamais enregistré sur terre dans la mesure où chaque opposant, pensant que son heure est arrivée, ne s’imagine pas en train de se désister au profit d’un autre ».À lire aussiCanicule: plus de 60000 décès en Europe durant l'été 2022, et les prévisions sont pessimistes