À la Une: la chienlit à l’aventure en France
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Quatrième nuit de pillages et de violence après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier, mardi, lors d’un contrôle routier. De la région parisienne au centre et au sud de la France, la chienlit s’est déplacée. « L’embrasement », c’est l’alarme lancée à contretemps par la Une de Libération. Selon ce journal, la violence des manifestants « monte chaque nuit en intensité, et les émeutes s’étendent géographiquement ». Et Libé s’en inquiète, car un embrasement risquerait « de faire passer au second plan ce besoin si légitime de justice exprimé depuis mardi. Plus les émeutes s’installeront sur la durée, plus elles serviront le dessein de l’extrême droite et d’une partie de la droite. Donc appels au calme, oui, oui et encore oui. L’apaisement reste le meilleur moyen de rendre la justice », prêche Libé. Mais quand le président de la République dénonce « une instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent » en parlant des violences, Libération estime qu’Emmanuel Macron « pourrait s’adresser avec les mêmes mots aux syndicats policiers extrémistes, à cette frange de la droite de moins en moins républicaine, et bien sûr à l’extrême droite. Leur violence à eux n’est bien sûr qu’une violence de mots. Mais elle atteste que le temps, pour eux, n’est pas à l’apaisement. Et donc pas à la justice », en déduit, d’un très jésuitique raisonnement, Libération.Pour la peau d’un flicDe fait, les appels au calme et les admonestations présidentielles à l’endroit des parents pour qu’ils surveillent mieux leurs enfants mineurs ne changent rien à la situation. Dans les rues de France, la nuit, la violence, loin de faiblir, au contraire, augmente, Dans Le Parisien, un policier de 47 ans ayant déjà 20 ans d’expérience dans le maintien de l’ordre et qui a passé les quatre dernières nuits sur le terrain, considère que le degré de violence est « plus important aujourd’hui » que lors des émeutes de 2005, en France. « C’est de la violence gratuite, de la haine envers la police (…) c’est primaire, bestial », dit-il à ce quotidien. Selon lui, « les émeutiers se relaient, ils sont mieux équipés. Les tirs de mortiers sont plus nombreux. En 2005, les casseurs cherchaient à se confronter à nous. Là, ils veulent nous tuer ». Il explique que, le jour, les casseurs dorment « pour revenir (le) soir ». Et il prévient : « Il faut éviter toute victime supplémentaire, de part et autre. Autrement on risque l’embrasement. »Menace identitaireFace à cette situation, des voix s’élèvent et haussent le ton. Se référant aux milliards d’aides publiques en tout genre déversés par dizaines en pure perte sur les quartiers « dits sensibles », Le Figaro souligne que ce sont « les bénéficiaires de ces aides publiques (qui) brûlent l’école, le gymnase, la salle des fêtes, la mairie, le centre médico-social, en plus, bien sûr, du commissariat et de la gare ». Invitant « les millionnaires du football passés par là et qui ont pu s’en sortir (à se) souvenir (que), quand tout part en fumée, il n’y a plus d’avenir », ce quotidien estime qu’au fil du temps « et à force de laissez-faire de la puissance publique, c’est une contre-société qui s’est développée, loin des principes communs d’autorité, de respect, de mérite et d’ordre. Tisonnées par des discours radicaux et revanchards aux relents idéologiques qui se répandent à la vitesse de l’éclair sur les réseaux sociaux, les revendications sont d’abord identitaires », énonce Le Figaro.Mariage de raisonEnfin avant la visite d’État de deux jours d’Emmanuel Macron en Allemagne, la première depuis 23 ans (et sous réserve de l’évolution de la situation sécuritaire en France) les Français ont une bonne opinion du couple franco-allemand. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 54% des Français trouvent que la relation franco-allemande profite autant à la France qu’à l’Allemagne, contre 37% qui estiment qu’elle profite surtout à l’Allemagne et 8% surtout à la France. Trois Français sur quatre ont une bonne opinion de la politique économique allemande et deux sur trois apprécient également sa politique étrangère. Comme en conclut Le Figaro, la moitié des Français pensent « que la relation est équilibrée ».