Pourquoi la “vie miroir” serait-elle une menace pour l'humanité ?
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Parmi les nouvelles menaces qui planent sur l’avenir de l’humanité, un concept jusque-là réservé aux laboratoires commence à inquiéter : la vie miroir. Ce terme désigne une forme de vie artificielle, créée à partir de molécules dites miroirs. Pour comprendre, il faut revenir à la structure même du vivant.Toutes les formes de vie connues – des bactéries aux êtres humains – reposent sur des molécules ayant une orientation précise dans l’espace. Par exemple, nos acides aminés sont tous orientés à gauche, comme si la nature avait choisi de construire la vie uniquement avec des briques gauchères. Pourtant, il est possible, en laboratoire, de fabriquer l’équivalent droitier de ces molécules. Elles sont identiques en composition, mais inversées en miroir, comme une main droite par rapport à une main gauche.Une bactérie miroir serait donc un organisme vivant conçu à partir de ces versions inversées : acides aminés droitiers, sucres gauchers, enzymes et protéines "miroirs". Elle serait, en théorie, capable de se nourrir, de se reproduire… mais en utilisant une chimie que notre monde naturel ne reconnaît pas.Et c’est là que réside le danger. Une telle bactérie ne serait pas détectée par notre système immunitaire, qui ignore ces formes de molécules. Elle ne serait pas attaquée par nos défenses, ni neutralisée par les antibiotiques existants. En clair, si une bactérie miroir s’échappait d’un laboratoire et trouvait un moyen de survivre dans notre environnement, elle pourrait devenir incontrôlable.Des chercheurs de renom, dont plusieurs prix Nobel, alertent dans la revue Science : il faut ouvrir un débat avant de franchir cette limite. Car si l’intérêt scientifique est réel — mieux comprendre l’origine de la vie, ou produire des médicaments plus stables — le risque, lui, est colossal. Créer une vie miroir, c’est introduire une entité biologique qui évolue en dehors de toutes les règles connues.Alors, faut-il interdire cette recherche avant qu’il ne soit trop tard ? Pour ces scientifiques, la réponse est claire : oui. Car si la première bactérie miroir venait à naître… elle pourrait bien être la dernière chose que notre biologie soit capable d’ignorer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.