Qui furent les premiers hippies ?

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Les hippies ne sont pas les premiers à avoir prôné une grande liberté de mœurs et un retour à la nature. Au Moyen-Âge et même avant, certaines sectes religieuses avaient été encore plus loin dans de telles revendications. Adamites... Comme leur nom le laisse supposer, les adamites se revendiquaient du premier homme, mais avant qu'il ait été chassé de l'Éden. La secte est évoquée, par certains témoignages, dès le IIe siècle, mais elle se répand surtout entre les XIIIe et XVe siècles. Pour ses zélateurs, l'homme pouvait prétendre, sur cette terre, au même bonheur qu'Adam avant la Chute. Pour eux, il fallait vivre selon l'état de nature. Les vêtements étaient donc superflus, ainsi que de tout ce qui relevait de l'organisation et des usages sociaux. C'est ainsi que le mariage ou l'État étaient rejetés. Les adamites, qui cultivaient une sorte d'innocence, proscrivaient aussi la viande. Mais de telles conceptions parurent quelque peu hérétiques, d'autant que les membres de la secte se livraient parfois au pillage. Victimes de persécutions, les adamites disparaissent donc au cours du XVe siècle. ...Et turlupins Cette revendication d'une sorte d'innocence originelle n'était pas l'apanage des adamites. D'autres mouvements religieux, toujours en cette fin du Moyen-Âge, s'en réclamaient aussi. Comme les adamites, les turlupins pensaient que la nature était le modèle à suivre. Rien de ce qui en provenait ne pouvait être mauvais. Il ne fallait donc pas avoir honte de se promener nus ou de céder à ses instincts charnels. Autre originalité, du moins pour l'époque, les membres de cette secte semblaient conduits par une femme, une certaine Jeanne Daubenton. L'Église ne pouvait tolérer ni ce refus du péché originel ni ces atteintes scandaleuses à la morale. Aussi les papes accusèrent-ils les turlupins d'hérésie. Jeanne Daubenton, "prêtresse" des turlupins, périt sur le bûcher en 1313. En 1372, à Paris, de nombreux sectateurs affrontèrent eux aussi les flammes. Pour bien souligner leur caractère hérétique, on les brûla avec leurs livres, même si on ne sait pas très bien de quels ouvrages il s'agissait. Comme pour les adamites, on perd ensuite rapidement la trace des turlupins. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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