Pourquoi parle-t-on de “l'extermination douce” ?

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En 2016, une cérémonie rend hommage aux 45.000 personnes décédées dans les établissements psychiatriques sous l'Occupation. Certains historiens citent d'ailleurs des chiffres beaucoup plus élevés. Dans certaions hôpitaux psychiatriques, la mortalité, durant cette période, est 5 fois plus élevée qu'en 1938. Une situation aussi dramatique est due avant tout au rationnement alimentaire imposé par la guerre et l'occupation allemande. La ration alimentaire, encore abaissée sur les injonctions de l'occupant, n'atteint, en moyenne, que les deux tiers de ce qu'elle était avant guerre. Et, pour les malades mentaux, elle est fixée à un taux encore plus bas : environ 1.400 calories. Ce qui est très insuffisant pour assurer les besoins alimentaires normaux, et ce d'autant plus que ces malades étaient, dans l'ensemble, en mauvaise santé. Par ailleurs, ces personnes n'avaient aucun moyen de compléter la ration alimentaire allouée. Pas de politique d'extermination Cette pénurie alimentaire est aggravée par le refus des autorités, en mars 1942 par exemple, d'accorder des denrées supplémentaires aux établissements psychiatriques. Il est vrai que, sur l'insistance des médecins, l'État changera d'avis quelques mois plus tard. Par ailleurs, des stocks de provisions, destinés à ces hôpitaux, ont été détournés à leur profit par les Allemands. Mais peut-on, comme l'estime un ouvrage paru en 1987, parler d'"extermination douce" ? Un tel titre faisait référence à la politique d'élimination des malades mentaux décidée par le régime nazi. Si certains notables et responsables du régime de Vichy avaient sans doute des sympathies pour les thèses eugénistes, l'État français n'a mis en place aucune politique visant à l'extermination systématique et programmée des malades mentaux. Cette terrible surmortalité, dans les hôpitaux psychiatriques, est due bien plutôt à une pénurie de denrées alimentaires, liée à la guerre et à l'occupation, qui toucha aussi de plein fouet les nourrissons et les vieillards vivant dans les hospices. Mais les malades mentaux sont aussi morts de l'indifférence d'un régime qui, à plusieurs reprises, n'a pas voulu augmenter la quantité de nourriture destinée à des malades dont, dans un tel contexte, personne, en dehors de leurs familles, ne se souciait vraiment. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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