Pourquoi l'Acqua Tofana fut si mortelle ?

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De célèbres affaires, comme celle des poisons, sous Louis XIV, mirent en cause des empoisonneuses dont le nom est passé à la postérité. C'est aussi le cas d'une certaine Giulia Tofana, qui donna son nom à un poison redoutable, l'Acqua Tofana. La providence des femmes mal mariées Giulia Tofana vécut à Palerme, dans la première moitié du XVIIe siècle. Voulant se débarrasser d'un mari gênant, elle l'empoisonne avec une substance bientôt connue sous le nom d'"Acqua Tofana" ou "manne de Saint Nicolas". La composition de ce poison demeure assez mystérieuse. Il était sans doute fait à base d'arsenic, mais comprenait peut-être d'autres extraits de plantes, comme la belladone, la cantharide ou la linaire. Au cours d'une carrière criminelle qui s'étale sur un demi siècle, l'empoisonneuse sicilienne, aidée de quelques complices, expédie de vie à trépas quelque 600 victimes. Il s'agissait surtout de maris fortunés, dont les épouses voulaient récupérer l'héritage, d'autant que certaines avaient été contraintes de les épouser, dans le cadre de mariages arrangés. Un poison indétectable Si l'Acqua Tofana eut tant de succès, c'est que ce poison avait beaucoup d'avantages. En effet, cette substance passait inaperçue. Comme elle était incolore et sans saveur, elle n'était pas décelée par celui qui l'avalait. Par ailleurs, s'il était bien mortel, ce poison agissait de manière graduelle. Si bien que son effet pouvait s'apparenter à l'action d'une maladie. De fait, la première dose ne provoquait qu'une grande lassitude. Après l'administration d'une seconde dose, le patient, en proie à des nausées, se sentait encore plus fatigué. Et une goutte supplémentaire entraînait souvent la mort. Ainsi les victimes avaient-elles le temps de mettre leurs affaires en ordre, ce qui pouvait atténuer les scrupules religieux de leurs femmes. Bien que surpris de l'inefficacité de ses traitements, le médecin ne voyait souvent, dans ce dépérissement progressif, que le cheminement normal de la maladie. D'autant qu'une autopsie ne révélait rien des ravages du poison. La carrière criminelle de Giulia Tofana prit fin en juillet 1659. Arrêtée dans une église, où elle se cachait, elle fut accusée de centaines de meurtres et exécutée avec quelques complices. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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