Pourquoi dit-on une victoire à la Pyrrhus ?
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L'expression "victoire à la Pyrrhus" signifie qu'une telle victoire s'assimile plutôt à une défaite ou à un échec. Mais quelle est son origine ?Des batailles peu décisivesPour comprendre l'expression "victoire à la Pyrrhus", il faut remonter au IIIe siècle avant notre ère. Pyrrhus Ier, souverain d'Épire, royaume de la Grèce continentale, doit alors affronter les Romains, lancés à la conquête de la région.Il parvient à les battre à deux reprises, à Héraclée d'abord, en 280 avant J.-C., puis, un an plus tard, à Ausculum. Mais, à ses généraux, qui le félicitent de l'issue de ces deux batailles, Pyrrhus aurait répondu, d'après Plutarque : "Encore une victoire comme celle-là, et il serait complètement défait".En effet, les deux batailles avaient fait beaucoup de victimes. Ce n'était pas un problème pour les Romains, qui n'avaient aucune peine à combler les vides en recrutant de nouveaux soldats.En revanche, les ressources humaines du petit royaume d'Épire étaient presque épuisées. D'où la remarque désabusée de son souverain, pour lequel une telle victoire équivalait à une défaite.D'autres victoires à la PyrrhusAu cours de l'Histoire, les généraux eurent à déplorer bien d'autres "victoires à la Pyrrhus". Parmi de nombreux exemples, on peut citer la bataille de Malplaquet, en 1709. Cet affrontement oppose, pendant la guerre de Succession d'Espagne, les Français aux troupes anglaises, autrichiennes et hollandaises.Ces dernières finissent par l'emporter, mais au prix de pertes beaucoup plus importantes que celles de l'armée française. Par ailleurs, le territoire français est sauvé de l'invasion.Le maréchal de Villars, qui commandait l'armée française, aurait dit à Louis XIV que ses ennemis seraient défaits si "Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille".Autre "victoire à la Pyrrhus", la bataille d'Eylau, qui, en 1807, oppose les Français aux Russes. Napoléon en est bien le vainqueur, mais au prix de telles pertes qu'il n'en retire aucun véritable bénéfice.Le lendemain, le maréchal Ney, parcourant le champ de bataille, où gisent tant de morts et de blessés, s'exclamera d'ailleurs : "Quel massacre ! Et tout cela pour rien !". Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.