De quoi Louis Renault a-t-il été accusé ?
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À la tête d'un des plus grands groupes automobiles français, Louis Renault, né en 1877, a été accusé, après la guerre, d'avoir collaboré avec les Allemands et son entreprise a été nationalisée en 1945. Que peut-on penser, aujourd'hui, de l'attitude de cet industriel face à l'occupant ? Un industriel compromis avec les Allemands pour certains... Installées depuis 1929 sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt, les usines Renault, dirigées par Louis Renault depuis 1909, emploient environ 33.000 personnes en 1939. Au moment de la déclaration de guerre, cette même année, Renault est l'un des premiers fournisseurs de matériel de guerre pour l'armée française. Le rôle de Louis Renault durant l'Occupation demeure une question controversée. Personne ne conteste que, comme beaucoup d'autres entreprises françaises, Renault ait produit du matériel pour les Allemands. Pour certains historiens, il s'agit bien de matériel de guerre, de chars d'assaut notamment. Par ailleurs, à l'issue des bombardements alliés de mars 1942, c'est Louis Renault qui aurait décidé de reconstruire l'entreprise, dans le but de fournir à nouveau les Allemands. Or, il s'agirait bien d'une décision personnelle, dans la mesure où l'industriel, possédant la quasi totalité des actions de son entreprise, aurait possédé le pouvoir de décision réel. ...Injustement accusé pour d'autres D'autres historiens ne partagent pas ce point de vue. Pour eux, Louis Renault n'aurait pas cherché à collaborer sciemment avec les Allemands. En effet, les négociations avec l'occupant n'auraient pas été conduites par Louis Renault, mais par son neveu par alliance, François Lehideux, qui sera ministre du maréchal Pétain. Par ailleurs, d'après ces historiens, Renault, sous l'impulsion de son dirigeant, aurait livré des camions aux Allemands, mais pas de matériel militaire. Ses usines auraient réparé des chars allemands, sans jamais en fabriquer. Cette vision des choses est parfois mise au service d'une volonté de réhabilitation de l'industriel, incarcéré en septembre 1944, et décédé en prison peu après. Par ailleurs, son entreprise avait fait l'objet, en 1945, d'une nationalisation considérée alors comme une sanction. Dans l'état actuel des archives, dont certaines ont disparu et d'autres sont encore inaccessibles, il est impossible de trancher ce débat. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices