Quand le puritanisme « délirant » entre dans nos musées. Entretien avec l'ancien directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec, John Porter

Les tableaux de grands maîtres doivent-ils être décrochés pour permettre de bien décoloniser les musées du monde? Picasso, Courbet ou le Caravage sont-ils moins fréquentables en raison de leurs vies privées « dissolues » ? Pourquoi le plus grand musée du Canada hésite à consacrer une rétrospective à l'œuvre de Jean-Paul Riopelle alors que le monde de l'art célèbre le centième anniversaire de sa naissance? John Porter est historien de l'art et dénonce la grille idéologique qui oriente les choix de nos musées. « C'est absolument insupportable, il faut être plus pur que pur! » Il a été conservateur adjoint au Musée des beaux-arts du Canada et conservateur en chef au Musée des beaux-arts de Montréal, avant de diriger le Musée national des beaux-arts du Québec.