[5/5] L’assassinat de Kennedy “a changé l'histoire et la politique des États-Unis”
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Découvrez l’abonnement "Au Coeur de l'Histoire +" et accédez à des heures de programmes, des archives inédites, des épisodes en avant-première et une sélection d'épisodes sur des grandes thématiques. Profitez de cette offre sur Apple Podcasts dès aujourd’hui ! [INTERVIEW] Écoutez le dernier épisode de notre série spéciale sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, à l’occasion du 60ème anniversaire de sa mort. Après avoir écumé les archives de l’époque, Virginie Girod reçoit l’historien Thierry Lentz, auteur de 'L’assassinat de John F. Kennedy. Histoire d’un mystère d’Etat' (Nouveau monde), pour décrypter les théories du complot et comprendre où elles prennent racine. Remontons le fil des événements : à la mort de Kennedy, c’est la police de Dallas qui est chargée de l’enquête, le meurtre du président n’étant pas considéré comme un crime fédéral à l’époque. 'Vu de loin, elle est particulièrement efficace, puisque moins de trois heures après l'assassinat, on arrête celui qu'on désigne comme son assassin' retrace Thierry Lentz. Ce coupable présumé s’appelle Lee Harvey Oswald, un ancien Marine de 24 ans. 'Par la suite, la police va commettre de multiples d’erreurs'. C’est dans un commissariat que Lee Harvey Oswald se fait descendre par un certain Jack Ruby, sous les yeux des policiers. 'C'est la naissance de toutes les polémiques' reconnaît Thierry Lentz. Et si la mort d’Oswald ne suffisait pas, l’impression d’une succession d’enquêtes bâclées fait aussi le lit des théories du complot. Le rapport de la Commission Warren aurait dû clore le dossier, et réfuter l’existence d’une conspiration. Seulement, les Américains n’y croient pas. 'Il y a deux raisons' avance l’historien, 'La première, c'est que les Américains ont eu l'impression qu'on voulait détourner l'enquête des procédures normales. Ensuite, les conclusions du rapport ont été accompagnées de la publication des pièces, leurs interrogations et leurs investigations. Or, les conclusions de la commission étaient souvent annihilées par le contenu des pièces'. Parmi les grands détracteurs de la Commission Warren et de son rapport, on trouve notamment Jim Garrison, le personnage central du film JFK d’Oliver Stone. Procureur de la Nouvelle Orléans, il va mener sa propre enquête à la fin des années 1960, persuadé que l'assassinat de Kennedy a été commis par une officine anticastriste qui réunissait à la fois des agents de la CIA et des hommes de la mafia. Même s’il perd finalement le procès qu’il mène, 'ça a fait un bruit énorme aux États-Unis' rappelle Thierry Lentz 'Jimmy Carter, avec une chambre des représentants démocrates a donc autorisé l'ouverture d'une nouvelle enquête en 1976'. Un comité est constitué pour reprendre les investigations : le House Select Committee on Assassinations (HSCA). Il conclut de son côté que l’assassinat de Kennedy est probablement l’œuvre d’une conspiration, mais ne désigne pas de coupable en dehors d’Oswald. Lyndon B. Johnson, l’extrême-droite américaine, la mafia, la CIA… Thierry Lentz passe au peigne fin les suspects des théories du complot et leurs mobiles, dans lesquels on peut lire en creux les grandes préoccupations américaines des années soixante : la politique antiségrégationniste menée par JFK n’étaient pas du goût de tout le monde. Plusieurs vagues de déclassification de documents officiels sur l’assassinat de Kennedy ont eu lieu depuis sa mort. Dernièrement, 13 000 documents ont ainsi été rendus accessibles au public en décembre 2022. 'Ça ne change rien' affirme Thierry Lentz. 'Ces documents doivent être vus d'abord par une commission des services officiels américains qui a le droit de caviarder des parties qui mettraient en péril la sécurité des États-Unis ou des agents encore en service. Vous avez parfois des documents qui sont entièrement caviardés'. 'Au cœur de l'histoire' est un podcast Europe 1 Studio- Présentation : Virginie Girod - Production : Camille Bichler et Nathan Laporte- Réalisation : Julien Tharaud- Composition de la musique originale : Julien Tharaud- Rédaction et diffusion : Nathan Laporte- Communication : Kelly Decroix - Visuel : Sidonie Mangin